Des jeux devenus cultes

Les Ados des 80 et 90 ont grandi et une grande partie d’entre eux l’ont fait avec les jeux vidéos. Ces derniers sont simplement devenus une réalité de notre monde. Ils font partis de son futur et de son histoire de la même façon que les smartphones et les réseaux sociaux ont envahi les pratiques et deviennent déjà les objets cultes ou les terrains de souvenirs et d’anecdotes de demain.

L’émotion d’un premier flipper, une partie de jeu d’arcades dans un coin de bar ? Pour les générations grandies ou nées immédiatement après la guerre, ces loisirs qui émergeaient dans les années 70-80 n’avaient pas grand sens. Ils n’étaient, du reste, pas dans la cible. Bien sûr, il avait pu connaître dans les années soixante, les premiers babyfoot ou même quelques billards, mais ils auraient été sans doute plus enclins à leur préférer les juke-box. Ces générations là avaient fait des rencontres et de la danse le terrain de leur loisirs. Quand on sortait, on le faisait aussi en bande mais il faut encore se souvenir que nombre d’entre eux avait été travailler dés l’âge de 14 ans. D’un point de vue historique, à la suite du plan Marshall, l’influence américaine allait aussi venir s’installer tranquillement dans nos sociétés en changeant le visage de notre consommation. Un « capitalisme de la séduction » cher à Michel Clouscard allait naître. Avec les premiers flippers, les premières bornes d’arcade, le temps de loisir devenait une unité de micro-consommation que l’on pouvait se payer en gaspillant une pièce mais il ouvrait aussi sur tout un monde individuel. Déjà sans même qu’on en est conscience, la société de consommation était en mutation. Aux cibles de la famille et du ménage, on ajoutait l’individu et de nouvelles tranches d’âges. La marché n’allait avoir de cesse, dans toutes les années suivantes et jusqu’à nous, que d’individualiser ses offres de loisirs. Plus tard, avec l’arrivée des réseaux on rouvrirait sur des jeux online multijoueurs et même des univers persistants. Pourtant dans la plupart de ces derniers, le Roleplay resterait individuel. « L’équipe » : une possibilité technique, au mieux un noyau dur qu’on retrouve, quelquefois, sur certains serveurs, mais surtout beaucoup d’individus qui passent.

Bien sûr la génération adolescente dans les années 70-80 ne s’est pas alors posé tant de questions. Que les jeux soient ou non en relation à certaines mutations économiques et sociales, lui importait peu. Elle s’est laissé séduire, sans bouder son plaisir et sans céder sa place. Elle ne l’aurait fait pour rien au monde et tous ceux qui ont pratiqué ces jeux des premiers temps s’en souviennent avant tout sur le terrain de l’émotion. Le moment est donc venu de faire tribut aux ancêtres du jeu vidéo.

Des Jeux d’arcade d’anthologie

Dans l’attente d’en faire une similaire en français, voilà une vidéo super bien faite sur quelques titres d’arcades qui sont restés cultes depuis leur création. Si vous ne parlez pas anglais vous pouvez couper le son et mettre de la musique, ça passe toute aussi bien. Le charme de cette vidéo est à 90% visuel : Pong, Casse-briques, Astéroïd, Space Invaders, et encore de nombreux titres incontournables sortis de la préhistoire des jeux vidéos !

On ne se doutait pas à cette époque ancienne, qu’un peu comme une chanson, une vieille ritournelle attachée à l’adolescence, certains de ses vieux jeux allaient s’accrochés aux souvenirs de toute une génération pour devenir des moments cultes attachés à des émotions d’enfance : un sac de bonbon acheté chez l’épicier, un verre de limonade frais, un jour d’été, après un tour de bicyclette. Et, plus tard, cette petite salle de jeu qui avait ouverte en ville, une partie de Space invaders qui avaient semblé ne plus jamais devoir finir, une première console, ou un Atari, reçue pour noël.