Jeux d’Arcade, Jeux vidéo, naissance d’un art
Il s’en est passé du temps depuis l’invention des premiers jeux vidéos. En France, ils ont souvent fait leur apparition dans les bars et même dans les fêtes foraines. Après l’arrivée des Juke-box et à côté des traditionnels baby foot ou des billards, sont venus s’ajouter, peu à peu, les flippers et, bientôt, les bornes d’arcade. Qui, alors, aurait pu penser que quelque temps après, ces divertissements de bar, de salles de jeux et des grandes foires allaient bientôt entrer dans les maisons ? Et pourtant, à peine un peu plus tard, les premières consoles apparaissaient déjà. De mystérieux boîtiers souvent noirs pour les premières consoles, avec à l’intérieur un seul jeu, ou quelques-uns en noir et blanc : le bon vieux « pong » et ses deux barres verticales qui permettaient de jouer au tennis à deux, les premiers casse-briques. De nombreuses personnes n’auraient alors pas donner très cher de l’avenir de ces dérivés ludiques et accessoires de l’informatique. Et pourtant, les premiers visionnaires travaillaient déjà dans l’ombre à ouvrir de fascinants marchés.
La place des jeux vidéos
Des premiers pas à la conquête de générations entières
A quarante ans de là, les jeux vidéos ont littéralement explosé. On les a décriés, montrés du doigt, on les a quelquefois moqués. Le fait est là. Toute une industrie est née et avec elle des millions d’heures passés sur ces nouveaux loisirs dans le monde. Du côté des professionnels, tout ceci n’a pu se faire sans un temps infini passé à rechercher, à innover, à coder, à créer des univers de plus en plus complexes pour contenter les joueurs. Il a aussi fallu remettre cent fois la copie en question, pour tirer partie de l’évolution fulgurantes des capacités d’affichage et de traitement des composants. Aller toujours plus loin pour permettre à la créativité d’épouser les avancées technologiques.
Avec le recul de 40 ans d’évolution et rien moins que la naissance d’un nouveau média et loisir à la fois, les sociologues ou les experts se demandent, aujourd’hui quelle place réelle ces jeux ont ils prises dans nos vies, dans nos mœurs, dans notre relation au virtuel. Des colloques, des conférences leur sont dédiés. Quant à leurs ancêtres, ils sont devenus cultes pour toute une génération. On garde encore dans un coin du grenier son vieil Amiga ou son vieil Atari et on le ressort quelquefois avec nostalgie : « ha ça c’était du jeu ». À coté de cela, les vieilles consoles et les bornes d’arcade des premiers jours se retrouvent dans de grands musées ou des collections privées jalousement gardées. Elles aussi, on les expose fièrement et on les fait luire à l’occasion de grandes expositions. Nous en parlerons. Depuis les premiers passionnés du genre, dont on décriait, si souvent, le loisir et qui sont depuis devenus des parents, les jeux vidéos et leur évolution ont entraîné dans leur course de nouvelles générations; pour de nouveaux jeux bientôt devenus cultes. Une industrie est née et, avec elle, un art, des heures d’histoires, de souvenirs, de moments passés. Qu’on les aime ou qu’on s’en méfie encore, au point de leur attribuer quelquefois tous les maux de la terre, personne ne peut plus nier, aujourd’hui, la place prise dans nos sociétés par les jeux vidéos.
Jeux vidéos, art et pop culture
Désormais, on peut aussi se demander, à quel point, en plus d’être entrer dans nos mœurs, tous ses objets ne sont pas entrés dans une forme de pop culture ? Dans un monde où tout va vite, la borne d’arcade, comme la vieille machine à sous ou la vieille enseigne lumineuse sont devenus des objets historiques de notre modernité, autant que des objets d’art et de design.
Dans le domaine de la création, les premiers jeux vidéo ont aussi été à l’origine de nouvelles formes de recherches artistiques ? Les limites du numérique et du code ont été pour les créateurs ce que l’argile avait été au sculpteur : un matériau à apprivoiser. Tout à débuter quelque part dans des petits studios de développement, quelquefois même dans les cuisines de programmeurs isolés, des géos trouve-tout du Pascal et du Basic. C’était alors un peu comme une course, un challenge : tenter de créer une véritable expérience graphique, ludique, interactive au moyen de quelques pixels en combinant les possibilités des langages de programmation.
Design, réalité virtuelle, environnements sonores
Et puis bien sûr, du côté design et interactivité, il y eut aussi la recherche de périphériques pour rendre l’expérience toujours plus immersive : une manette, un fusil en plastique, un volant, un siège baquet, un palonnier, ou même encore une drôle de guitare électrique pour jouer les héros. Des premières joystick à des périphériques comme ceux de la Wii de Nitendo (déjà loin RIP), ou même aux casques dédiés à la réalité virtuel ou encore à la réalité augmentée, les jeux vidéos ont explorer un monde d’innovation vertigineux, en faisant naître, au passage, de nouveaux objets de la modernité et de nouvelles façon d’interagir avec les mondes virtuels.
Que dire encore de l’univers de la musique appliqué aux jeux vidéos ? Des salles de jeux aux mélodies midi répétitives et aux sons électroniques saturés qui faisaient plus de tintamarre qu’une salle de machine à sous de casino, aux véritables opéras écrits pour les jeux vidéos, là encore, de nouveaux codes artistiques allaient être inventés. Et comme le cinéma avait été forain et itinérant, avant d’être hollywoodien et de devenir un art de masse international, ces jeux vidéos et ces bornes d’arcades qui balbutiaient dans des salles presque obscures, n’allaient plus le faire longtemps.
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