Pop culture : des jeux vidéo aux jeux de casino
Vieilles machines à sous et objets cultes
Avant même les jeux vidéos et les bornes d’arcade, les premiers jeux qui sont apparus dans des espaces publics, sur des principes similaires, l’ont fait dans les établissements de jeux et les casinos. Le fonctionnement de la machine à sous est, en effet à la fois, ludique et individuelle et cette dernière se présente sous la forme d’une borne. Il y a une différence de fond bien sûr. Dans le cas d’une machine à sous, on met un pièce ou un jeton dans l’espoir d’en rapporter d’autres et de rentrer à la maison plus riche qu’on en est parti. Dans le cas de la borne de jeux vidéo ou du flipper, ce qu’on achète c’est du temps de micro-loisir pour soi. Encore une fois, la borne d’arcade peut prévoir le multijoueur (2 joueurs maximum en principe) mais ce n’est pas souvent le cas. Dans leur majeure partie, les premiers jeux d’arcade dans les lieux publics sont essentiellement individuels comme les bandits manchots. Et si les bornes peuvent être multijoueur, elles le sont souvent de manière séquentielle et pas simultanée.
Si on retrouve un certaine similitude dans les principes, on en trouve une également dans les placements. Les premières salles de jeux d’arcade ne sont pas sans évoquer, par leur ambiance, certaines salles de machines à sous de casino. Il fut d’ailleurs un temps où malgré les interdits certain bandits manchots électroniques avaient fait leur entrée dans certains bars en France, aux côtés des bornes d’arcades. Officiellement, les tenanciers disaient ne pas payer. Ils n’avaient d’ailleurs aucun droit de le faire, mais certains, parmi les plus téméraires, en prenaient le risque. Ces contrevenants avaient profité du léger flou et de l’entrée de jeux d’arcades sur le marché pour jouer la carte du malentendu. « Les gens y jouent pour passer le temps comme aux autres jeux ». En France, l’Etat, depuis, y a mis bon ordre et le négoce du casino reste un territoire balisé.
Un bandit manchot dans son salon
Quoiqu’il en soit, à l’image des bornes d’arcade, du flipper, ou même des vieux juke box, les vieilles machines à sous sont, elles aussi, entrées dans le monde de la Pop culture nostalgique. A leur façon, ces objets sont aussi devenus cultes. Mirage ou évocation du rêve américain ? On y voit, peut-être aussi, le symbole d’un certain nouveau monde d’après-guerre. Et l’on pense encore à ce Las Vegas des années 50/70 qui sortirait de terre à vitesse grand V sous la pression des baby-boomers. Les trente glorieuses, une nouvelle ère de consommation et d’opulence. Les lendemains chantaient et tout semblait possible.
Alors une vieille machine à sous dans son salon ? Pourquoi pas ? Certains de ces antiques bandits manchots et jeux de casino sont très chèrement cotés. Comme les bornes de jeux d’arcade d’époque, elles pourront vous coûter plusieurs dizaines de milliers d’euros, en fonction de leur rareté et de leur état. Pourquoi payer, me direz-vous quand on trouve sur le web, des dizaines de sites offrant de jouer gratuitement aux machines à sous ? Dans ce cas précis, le plaisir s’est déplacé du jeu immédiat vers ce que la machine représente. C’est là tout le charme de l’objet culte et collector. Avec sa mécanique bien huilée et ses rouleaux impeccables, le bandit manchot des années 50 ou 70 est devenu, à son tour, un objet de la pop culture. Mais quoi ? Nous le disions, dans une monde où tout se jette, il faut bien que quelques vieilles machines résistent et continuent de nous donner des émotions : un tour d’antique machine à rouleaux à la recherche d’un jackpot ou de son souvenir, une partie de Space invaders qui semble ne jamais devoir finir.